Un vent de nouveauté souffle sur le musée Juliobona. Actuellement fermé au public pour travaux, les équipes s’affairent à préparer sa réouverture prévue le 13 avril 2024.
Après l’exposition Qui es-tu Apollon ? De Juliobona à la Culture Pop qui a fait sensation d’avril à novembre 2023, le musée s’apprête à relever un nouveau challenge, celui de proposer une nouvelle scénographie aux visiteurs.
« Nous travaillons avec les scénographes pour proposer un musée de transition, entre l’exposition sur Apollon et le futur musée qui devrait voir le jour dans les prochaines années. Pour cela nous avons planché sur 2 nouveaux axes. Le premier concerne la mise en lumière de la société romaine et la diversité de ses catégories sociales, ce que reflètent moins les objets de collection. En effet, souvent les objets des catégories plus modestes sont façonnés dans des matériaux organiques périssables, qui ne parviennent que rarement jusque nous. Toutes les sépultures n’avaient pas le luxe de contenir des objets « précieux », comme la fiole en forme de dauphin de la tombe dite « de Marcus » ou une bague en or comme celle « de Domina ».
Le second axe développé est celui de la recherche archéologique. L’idée est que le visiteur puisse comprendre comment la connaissance s’acquiert grâce aux fouilles terrain et aux études menées par les spécialistes, notamment dans le cadre du projet Juliobona, la cité antique sur la Seine. » précise Elise Cousin, responsable des musées de Caux Seine agglo.
À partir de cela, les scénographes se sont emparés du projet et ont choisi de travailler la mise en scène du musée en strates, en référence à la recherche archéologique et aux différentes couches du sol. Les quatre strates auront chacune une couleur tout au long du parcours, permettant au public de se repérer et de répondre à une approche thématique :
• la société romaine
• les connaissances actuelles sur Juliobona
• les recherches archéologiques en cours et les hypothèses
• et enfin des informations détaillées sur des objets de collection sélectionnés, dont la fonction, par exemple, n’est pas évocatrice car ceux-ci ne sont plus utilisés de nos jours.
« Le public pourra notamment découvrir des images XL de monuments antiques issus de sites normands comme les thermes de Gisacum, le forum de Bavay ou encore le temple de Briga. Présenter ces monuments qui ont fait l’objet de recherches détaillées nous permet d’offrir une garantie scientifique des images données à voir, ce que nous ne pouvons pas faire, pour le moment, avec les vestiges de Juliobona. Nous savons par exemple qu’il y a des thermes à Lillebonne mais nous connaissons peu de chose sur ceux-ci » complète Elise Cousin.
Nouveaux objets de collection
De nouveaux objets de collection vont faire leur apparition dans cette scénographie revue, dont la sépulture dite « de Domina », mise au jour en 2019 sur la nécropole du Catillon à Lillebonne. « Le public retrouvera les collections antiques autrefois présentées au sein du musée mais sous un nouvel angle ! » ajoute la responsable. L’Apollon numérique, installé pour l’exposition dédiée au dieu, reste en place. Il permet une observation de la statue en bronze doré sous toutes les coutures grâce au module numérique.
Trois modules pédagogiques seront aussi intégrés au parcours de visite. Un sur le travail du sculpteur, le second proposera une immersion dans les thermes et le dernier permettra de découvrir la religion à l’époque romaine et la mythologie antique.
Les textes ont été rendus le 22 février dernier. En mars, les murs du musée et ses vitrines vont prendre leurs couleurs, avant le montage de l’ensemble prévu début avril. Le temps est compté avant la réouverture le samedi 13 avril !
©Céline Daub/Clara Emo-Dambry