Dans le cadre du Projet collectif de recherche (PCR) « Juliobona, capitale des Calètes », le musée Juliobona à Lillebonne lance l’étude d’un premier lot de monnaies (170) issues du médailler du musée.
À ce jour, nous ne connaissons pas la provenance exacte de ces monnaies. Elles ont très probablement été découvertes à Lillebonne lors des travaux d’aménagements et des fouilles menés au XIXe siècle.
Cette étude a été confiée à Jean-Patrick Duchemin, docteur en archéologie de l’université de Lille (HALMA, UMR 8164). Son entreprise, NuméArc, est spécialisée dans l’étude des monnaies du monde romain.
Documenter la circulation monétaire à Juliobona
L’objectif est d’étudier, à terme, toutes les monnaies antiques découvertes à Lillebonne (anciennement, mais aussi lors des opérations archéologiques récentes). Ces données documenteront la circulation monétaire à Juliobona : chronologie, caractéristiques, ateliers, types de frappes, de quels empereurs, circuits de diffusion durant l’époque romaine…
Les étudier, c’est aussi connaitre leur provenance. Nous savons déjà, par exemple, que deux d’entre-elles ont été frappées par des cités grecques aux IIIe et IIe siècles avant notre ère. Malgré leur ancienneté et leur provenance lointaine, elles ont continué de circuler pendant la période romaine, jusqu’à Juliobona. Parmi les autres éléments exceptionnels de ce corpus figure une monnaie frappée dans la province romaine d’Arabie (l’actuelle Syrie) sous le règne de Trajan.
Les clichés des monnaies ont été réalisés grâce au concours du laboratoire ANHIMA (UMR 8210, Paris) qui a mis à la disposition de Jean-Patrick Duchemin son portique de prises de vue « QuickPX travel » spécialement dédié aux ressources numismatiques. Cette étude sera intégrée au rapport du PCR qui sera remis au Service Régional de l’Archéologie en début d’année 2024.
Comme l’étude est toujours en cours, ce ne sont ici que quelques informations communiquées en avant-première. Ce travail d’ampleur va redéfinir clairement les monnaies dont le musée dispose et permettre de faire parler nos collections. Ces données récentes issues de la recherche seront présentées dans des publications scientifiques, mais aussi dans les actions de valorisation portées par le musée.
Légende photo : Nummus de Crispus, frappé à Trèves entre mi-325 et début 327 (cliché Jean-Patrick Duchemin – NuméArc)